Un grand merci à tous ceux qui ont participé à la réalisation de cette nouvelle infographie :
Crystel Dufrene CrysCAT – Spécialiste du comportement et du bien-être du chat pour la rédaction
Toute l’équipe rédaction et le bureau Catus
Aurélie Pimenta Pim’Pets – Éducateur canin, comportementaliste chiens et chats – Lyon pour la réalisation de l’infographie.
Les éléments indispensables à l’accueil d’un chat
L’adoption d’un chat
Le chat ressent-il la jalousie ?
« Etude des réactions des chats domestiques vis-à-vis de leur propriétaire et d’un individu inconnu caressant un rival potentiel. »
Bucher B, Arahori M, Chijiiwa H, Takagi S, Kazuo F, 2020. Domestic cats’ reactions to their owner and an unknown individual petting a potential rival. Pet Behaviour Science, 9:16-33.
Objectif
Cette étude s’est intéressée à évaluer l’existence d’une forme « primitive » de jalousie chez le chat domestique en suivant un protocole précédemment utilisé chez les nourrissons et les chiens domestiques. En effet, une forme « fondamentale » de jalousie a été décrite chez les nourrissons humains et a récemment été montrée également chez les chiens.
Avant d’aborder cette étude, il paraît important de redéfinir les concepts de « jalousie » et de « bases cognitives ». Dans un second temps, nous décrirons les résultats des études menées chez les nourrissons et les chiens domestiques.
Définitions des concepts de « jalousie » et « bases cognitives »
La jalousie est communément définie comme une émotion secondaire, c’est-à-dire une émotion complexe, fruit de notre expérience personnelle et de l’interaction avec nos semblables et combinant plusieurs émotions dites primaires. À la différence, les émotions primaires sont des réactions émotionnelles spontanées remplissant une fonction biologique adaptative comme la joie, la peur, la colère, la tristesse, le dégoût et la surprise tels qu’elles ont été définies par Paul Ekman*.
La jalousie combine donc des émotions de peur et d’anxiété, un sentiment d’insécurité par rapport à la perte éventuelle d’une relation appréciée, d’un statut préférentiel de grande valeur, au profit de ce que l’on pourrait nommer un rival.
L’étude s’interroge donc sur le fait que les chats auraient ou non des « bases cognitives » pouvant favoriser l’expression d’un comportement de jalousie, c’est-à-dire des processus mentaux qui influenceraient leur comportement et donc leur prise de décision dans telle ou telle situation de concurrence (affective ici) vis-à-vis d’un être aimé.
Études et constats sur d’autres espèces (Humain et chien domestique).
Des études ont été précédemment menées sur le nourrisson humain et ont montré l’expression de cette émotion complexe. Les réactions des nourrissons ont été étudiées lorsque leur mère interagissait avec un rival social potentiel – une poupée réaliste – par rapport à un objet non social – un livre – (Hart et al. 2004 ; Hart et Carrington, 2002 ; Mize et al. 2014).
Les chercheurs ont observé qu’avec la poupée, les nourrissons exprimaient des comportements révélateurs de jalousie (expressions faciales de colère ou de tristesse, vocalisations négatives) et cherchaient à se rapprocher de leur mère, par les regards et physiquement, et ce dès l’âge de 6 mois. Ces tests ont aussi été réalisés avec une personne inconnue, ce qui a conforté les résultats. En effet, les nourrissons réagissaient de manière plus évidente avec leur mère qu’avec la personne inconnue, prouvant ainsi qu’il ne s’agissait pas simplement d’une perte d’attention de la mère à leur égard, mais bien de la menace potentielle d’un rival social.
Ces études ont récemment été dupliquées chez le chien domestique (Harris et Prouvost, 2014) en comparant les comportements des canidés lorsque leur propriétaire manifestait de l’affection envers un rival social potentiel – un faux chien – et envers un objet non social – un livre. De nombreux comportements liés à la jalousie (attention plus importante, tentatives de séparation, agressivité) ont été constatés dans le cas du faux chien, ce qui a permis de décrire la possibilité d’une forme de jalousie chez le chien domestique.
Les chats sont capables de discriminer des émotions humaines au travers de nos expressions faciales (Galvan et Vonk, 2016). Ils montrent également une attention accrue à leur propriétaire après une longue séparation (Eriksson et al. 2017). Ils reconnaissent aussi la voix de leur propriétaire (Saito et Shinozuka, 2013).
Seraient-ils donc également capables de jalousie ? C’est ce qu’ont cherché à savoir les chercheurs de l’étude en dupliquant le protocole cité précédemment sur nos petits félins.
Méthode et dispositif de l’étude
Cinquante-deux chats domestiques et leurs propriétaires ont participé à cette étude, âgés de 9 mois à 17 ans (âge moyen de 5 ans). Vingt-trois femelles et vingt-neuf mâles de races différentes ont été étudiés dans les maisons de leurs propriétaires ou dans les « cat café » où ils vivaient (ils étaient isolés des autres résidents pendant l’étude et le propriétaire était « remplacé » par la personne qui leur prodigue habituellement les soins quotidiens, le manager du café).
Deux objets leur étaient soumis pour cette étude : l’un des deux était un objet « non social » – un coussin blanc en forme de cœur – et l’autre un objet dit « social » – le rival potentiel à savoir un chat blanc en peluche, en position assise et d’aspect le plus réaliste possible –.
Chaque chat a participé à huit essais répartis en deux conditions : la condition « non sociale » et la condition « sociale ».
Chaque condition consistait en quatre essais pendant lesquels les protagonistes (propriétaire et inconnu) caressaient l’objet (le coussin ou le chat en peluche) 2 fois l’objet de manière alternée : une fois le propriétaire, une fois l’inconnu pendant que l’autre restait neutre.
Chaque essai durait 45 secondes et était divisé en deux phases : l’une dite d’observation (15 secondes où l’on retenait légèrement le chat et on observait ses réactions vis-à-vis de l’objet et de l’humain), l’autre était une phase d’exploration (30 secondes où le chat était libre d’explorer tandis que les deux acteurs maintenaient une posture neutre et passive).
Les mesures, enregistrées en vidéo par caméra, ont été réparties en deux catégories :
– comportements orientés vers l’objet
– comportements orientés vers l’acteur (l’humain propriétaire ou étranger).
Dans la première catégorie étaient mesurés, l’attention portée à l’objet pendant la phase d’observation (la tête est orientée vers l’objet et il le regarde), l’attention portée vers l’objet quand le chat était libre de tout mouvement (tête orientée vers l’objet qu’il regarde), l’exploration du chat dans un périmètre rapproché de l’objet (corps, mais queue exclue) et un contact physique avec l’objet (le toucher avec son corps, queue exclue).
Dans la seconde catégorie, les comportements orientés vers l’acteur étaient mesurés, sa proximité de circulation autour de l’acteur et ses éventuels contacts avec l’acteur (corps, queue exclue).
Pour évaluer la fiabilité des mesures, deux collaborateurs aveugles, c’est-à-dire ignorant ce que cette étude cherchait à démontrer, ont aussi mesuré différents échantillons comportementaux. L’un a codé l’attention aux objets pour un échantillon aléatoire représentant 21% de la population totale, l’autre la proximité et les interactions avec objets et acteurs pour un échantillon de 25%.
Résultats
Il ne s’agit pas ici de détailler tous les résultats recueillis et mesurés. Nous avons donc résumé les résultats obtenus par les chercheurs.
Tout d’abord, l’action de caresser semble avoir amené les chats à prêter attention aux deux types d’objets caressés, et cela de manière indifférente entre les deux types d’objets. Cependant, ils ont accordé plus d’attention aux objets caressés par leur propriétaire (objet social comme non social) que lorsque l’action était faite par l’étranger, ce qui suggère un biais préférentiel envers leur propriétaire et pas forcément vis-à-vis de l’objet caressé.
Ensuite, quel que soit le milieu de vie, les mesures d’attention (regards et interactions) des petits félins envers l’objet social (chat en peluche) ont été significativement plus longues lorsqu’il s’agissait du propriétaire qui caressait ce dernier comparé à l’étranger. Ceci rappelle donc le comportement des nourrissons et/ou des chiens dans les études cités précédemment et pourrait permettre aux auteurs de conclure à une forme d’expression de la jalousie.
Conclusion
Ces deux mesures comportementales peuvent donc aller dans le sens d’une réaction de type jalousie chez le chat, ce que les chercheurs nomment une « base cognitive » de la jalousie, cependant, aucune forme d’agressivité ou de tentative de séparation (vis-à-vis du chat en peluche) n’a été décelée chez les chats à la différence de ce qui avait pu être décrit chez les nourrissons ou les chiens [cela peut s’expliquer par la nature solitaire du chat domestique].
On pourrait également penser qu’observer un humain caresser un objet ou simplement s’asseoir près de l’objet aurait pu augmenter l’attention des chats et l’exploration ultérieure de cet objet, ce qui n’a pas été le cas.
De plus, les chats sont restés plus proches de leur propriétaire que de l’étranger, quel que soit le type d’objet caressé par le propriétaire.
L’absence de comportement spécifique comme la tentative de séparation, l’absence d’émotion négative, considérés comme des signes de jalousie, excluent toute conclusion ferme sur une forme de jalousie chez le chat.
Deux raisons peuvent expliquer cela et l’étude l’évoque dans la discussion :
Premièrement, aujourd’hui, on ne peut pas encore affirmer avec certitudes que le lien d’attachement propriétaire-chat est de même nature que le lien d’attachement entre le nourrisson et sa mère ou entre le chien et son propriétaire. Cependant, une étude a récemment montré un lien d’attachement chat-humain se rapprochant fortement du lien entre le chien et son humain (Vitale et al. 2019).
Deuxièmement, il est concevable que les chats en peluche utilisés dans l’étude n’aient pas été suffisamment réalistes (pas de mouvement, pas de vocalisation, pas de sécrétion olfactive et chimique) et que nos chats n’aient pas été dupes de la « supercherie » montée de toute pièce.
Enfin, il est aussi probable qu’après une interaction initiale avec le chat en peluche, les chats se soient rendu compte qu’il n’était pas réel et donc qu’il n’était pas une menace potentielle.
Nos réflexions
Le protocole bien qu’ingénieux n’a pas permis de répondre de manière certaine à la question.
Il serait intéressant de mener ce type d’étude à grande échelle en ayant un échantillon encore plus large, pour comparer les réactions selon plusieurs paramètres : conditions de vie, âge, sexe, tempérament, entres autres. Il serait également intéressant de réaliser le test en variant les objets. Pourquoi avoir choisi un coussin blanc ressemblant potentiellement au chat en peluche, et non un livre comme dans l’étude avec les chiens ?
Quel protocole pourrait être mis en place pour compléter ou prolonger cette expérience ?
Confronter notre chat à un autre chat, mais cette fois un « vrai » paraît difficilement possible, à la différence du chien. Notre petit félin étant un animal à tendance solitaire, il ne cherche pas spécifiquement le contact de ses congénères. Nous connaissons tous la difficulté d’introduire un nouveau chat dans l’environnement de notre félin. De plus, et même avec un chat ayant une propension sociale accrue, la mesure de ses réactions paraît complexe : le chat risque de réagir à la vision de son congénère plutôt qu’au fait que son propriétaire le caresse…
Se pourrait-il que l’on puisse reproduire sur notre « faux chat » des informations chimiques et olfactives pour se rapprocher encore davantage de la réalité ? Par exemple en frottant un tissu imprégné des odeurs d’un chat inconnu sur la peluche. Il serait intéressant de tester cela !
Bref, mesurer ces émotions complexes chez le chat en l’état actuel de nos outils scientifiques reste un défi à relever !
*Paul Ekman, né le 15 février 1934, est un psychologue américain. Il fut l’un des pionniers dans l’étude des émotions dans leurs relations aux expressions faciales (théorie de détection des micro-expressions élaborée à partir d’études sur les sociétés primitives et leurs réactions universelles à diverses photographies).
EKMAN P., SORENSON E.R., FRIESEN W.V.: « Pan-cultural elements in facial displays of emotion », Science, 1969.
Par : Hugues Martinat
Relecture : Brunilde Ract-Madoux, Céline Huet-Amchin, Hélève Vigier, Charlotte de Mouzon, Annick Pezzulla et Charlotte Escuriola pour le collectif CATUS.
Le toilettage chez le chat
Appelé également Auto-toilettage, ce comportement fait partie de ses activités quotidiennes les plus importantes après ses temps de repos et ses temps de déplacements divers.
Par Cécile Desmares
Relecture : Delphine Charlery-Adèle, Charlotte Escuriola et Brunilde Ract-Madoux pour le Collectif CATUS
La communication du chat
Évoquons ici quelques-unes des possibilités félines.
La queue :
Les capacités sensorielles du chat
Décryptons ensemble les capacités sensorielles du chat à travers la description de ses 5 sens et commençons par une attitude qui peut faire rire en raison de la « grimace » effectuée par le chat. Il s’agit du flehmen, comportement effectué pour détecter des molécules chimiques.
😸 L’olfaction est un sens extrêmement développé chez le petit félin. En plus des narines et de la langue, il possède un organe voméronasal, aussi appelé « organe de Jacobson ». Son entrée se trouve dans le plafond de la cavité buccale. Le chat hume l’air ou s’approche tout près d’un congénère ou d’un objet pour le flairer puis garde un moment la tête immobile, la gueule entrouverte, les babines légèrement tirées en arrière… Cela lui confère un air fort « inspiré » dirons-nous !
Cet organe fascinant permet une analyse plus fine des molécules chimiques présentes dans l’environnement du chat, qui peut ainsi adapter son comportement en conséquence.
Le saviez-vous ? L’être humain possède cet organe de Jacobson mais il est aujourd’hui atrophié…
😺 Après le flehmen, parlons de la vision extraordinaire du chat.
Le petit félin possède un champ visuel particulièrement étendu. S’il se révèle plutôt bon côté relief, il distingue mal les couleurs – hormis le bleu et le jaune (vision dichromatique) – et les détails lui sont peu perceptibles. En bon prédateur, une chose en mouvement a peu de chance de lui échapper. En revanche une souris peut sauver sa peau en restant immobile ! Le nombre de bâtonnets que l’on trouve dans son œil est très élevé, ce qui lui confère une bonne vision à faible luminosité.
Cornée et cristallin permettent également au chat de recevoir une grande quantité de lumière. Sa pupille peut soit se dilater considérablement (mydriase) lorsque la lumière est faible, soit se rétracter très finement (myosis) lorsque la lumière est intense.Autre caractéristique venant renforcer la vision nocturne de notre petit félin, le tapetum lucidum. Cette couche de cellules réfléchissantes située au fond de la rétine permet d’augmenter, par réflexion, la quantité de lumière captée. Cela améliore la sensibilité de l’œil lorsque l’éclairage est faible. Les yeux de l’animal sont alors phosphorescents. Non non non, votre chat n’est pas possédé😉 Ainsi, le chat est nyctalope : cela signifie qu’il voit dans la nuit. Voit-il pour autant dans le noir complet ? Non. Une faible luminosité lui est au moins nécessaire. Dans l’obscurité, il s’aide également de ses vibrisses et de son odorat pour s’orienter.
Quelques chiffres intéressants :
– Son angle de vision binoculaire est d’environ 130° et sa vision totale varie entre 200° et 287° selon les auteurs. Celle de l’homme est de 180°.
-Le chat voit jusqu’à 7 fois mieux que l’homme.
🐈 Après la vision, parlons de l’ouïe du chat.
Les oreilles du chat sont des super « radars » ! Même lorsqu’il dort, celles-ci restent en alerte. Dès sa naissance, les pavillons auriculaires du petit félin ont des mouvements spontanés et s’orientent très vite vers différentes stimulations tactiles, visuelles et auditives. Mais il ne les maitrisera pleinement qu’à l’âge de 3 semaines. Ces deux pavillons ont la particularité de pouvoir bouger indépendamment l’un de l’autre. Chaque oreille possède 32 muscles et bouge à 180°. Le chat peut percevoir des basses et des hautes fréquences comme des ultrasons de l’ordre de 60 000 Hz. A titre de comparaison, l’oreille humaine perçoit les sons jusqu’à 20 000 Hz.
La communication acoustique joue un rôle essentiel et permet au chat d’être averti d’un danger éventuel, de trouver un(e) partenaire, de retrouver un chaton qui s’est écarté du nid, de s’orienter, de détecter une proie, etc. La nuit, ce sens est encore plus particulièrement sollicité.
N’oubliez pas de préserver les oreilles de votre chat, non seulement coté entretien (à voir avec votre vétérinaire) mais encore en faisant attention à certains bruits qui peuvent être considérés comme forts ou particulièrement inattendus pour lui et donc l’importuner (musique, cris, etc.).
😺 Ensuite parlons du goût du chat !
Ce sens est en action dès la naissance du chaton. Il évolue au cours de son développement : si l’alimentation de la maman exerce une forte influence sur lui, les expériences qu’il pourra effectuer par la suite joueront aussi grandement.
Le chat « goûte » en premier lieu par le nez. Une odeur peut en effet lui suffire à déclencher des réactions de rejet : si une première ingestion est qualifiée de « mauvaise » par le chat, celui-ci pourra refuser l’aliment en question par la suite. De même, la perte de l’odorat en cas de maladie (ex : coryza) va influencer la prise alimentaire. Le chat ne pouvant sentir sa nourriture va la rejeter. Ce qui n’aidera pas à améliorer son état général.
Si au niveau de sa bouche ce sens se concentre sur le bout de la langue (ce qui lui permet de tester sans avaler), qu’en est-il des quatre saveurs de base que nous connaissons ?
Le petit félin ne les perçoit pas toutes avec la même acuité. Si le chat est extrêmement sensible à l’amer (il peut ainsi éviter d’ingurgiter des substances toxiques en trop grande quantité), il se révèle peu sensible au sucré, voire pas du tout selon une étude récente. Et si l’acide est la saveur qu’il détecte le plus, sa capacité à quantifier le salé reste toujours complexe à expliquer à ce jour.
Comme vous l’aurez compris, les bourgeons gustatifs sont nettement moins développés chez le chat que chez l’humain, environ 473 contre 9000. Ainsi, les saveurs des aliments sont beaucoup moins prononcées pour lui que pour nous.
Si votre chat vous parait « difficile » à nourrir, tournez-vous vers votre vétérinaire qui vérifiera son état de santé, et qui pourra aussi vous conseiller pour l’alimentation.
🐾 Enfin, abordons le toucher avec les coussinets, la truffe, la peau et les poils.
Les coussinets, lisses et sensibles, vont permettre au chat de se renseigner sur la texture du sol, son humidité, sa température et de ressentir les vibrations émises, par exemple, par une proie en déplacement. Ils sont également pourvus de glandes qui lui permettent de réguler sa température corporelle et de déposer des productions olfactives.
La truffe peut être amenée à toucher des objets ou des individus pour en récupérer certaines informations.
La peau et les poils parsemant le corps du chat contiennent des récepteurs sensoriels sensibles, notamment au contact, à la pression et aux vibrations.
Les vibrisses, poils plus épais et très mobiles, que l’on retrouve sur la face et à l’arrière des pattes antérieures, vont donner au chat des informations sur son environnement au moindre déplacement d’air ou au moindre obstacle.
Reflets de l’état émotionnel du chat, les moustaches, situées de part et d’autre du museau, s’orientent vers l’avant pendant le jeu ou en cas de colère. Elles se replient vers l’arrière, voire se plaquent contre la face du chat, en cas de menace ou de danger.
Comme les poils, les vibrisses tombent et repoussent naturellement. Essentielles à l’équilibre du chat, il est nécessaire de respecter leur intégrité (ne pas les couper) sous peine d’avoir un chat confus ou maladroit le temps de la repousse.
=> Les capacités sensorielles du chat sont ainsi bien différentes des nôtres. Même si nous vivons dans le même monde, nous ne percevons pas notre environnement de la même façon. Connaître les capacités sensorielles du chat nous permet de mieux comprendre comment il évolue dans son environnement et de mieux comprendre ses réactions comportementales. 😊
Par Céline Huet-Amchin.
Relecture : Cécile Desmares, Charlotte de Mouzon, Annick Pezzulla et Brunilde Ract-Madoux pour le collectif CATUS.
Pourquoi nous n’utilisons plus le terme « malpropreté »
A l’occasion du premier colloque CATUS, nous avons eu la chance d’avoir des échanges intéressants, passionnants, enrichissants… 😉 Parmi ces discussions, nous avons abordé les termes utilisés pour évoquer les « déjections en dehors du bac à litière ». Nous avions réalisé une enquête en amont, afin d’avoir une meilleure vision des termes les plus utilisés aujourd’hui par les consultants en comportement du chat.
Termes faisant référence aux déjections en dehors des bacs à litière (n = 38)
Cette problématique est l’une des plus rencontrées par les propriétaires de chats – et les termes pour la désigner sont variés : malpropretés, éliminations inappropriées, urines hors bacs…
Il était important pour nous d’aborder cette notion de terminologie, car nous pensons qu’elle peut influencer la vision que les humains ont de leurs chats. A notre sens, parler de « malpropreté » ou de comportement « inapproprié » peut induire, dans l’esprit humain, qu’il est sale, malsain, anormal… pour un chat d’uriner ou de déféquer en dehors de sa litière. Et pourtant, si les causes médicales sont écartées, multiplier les points d’éliminations n’a rien d’anormal pour le chat. Le marquage du milieu de vie est un comportement NATUREL chez les félins, c’est pour eux un moyen de communication. Les molécules chimiques présentes dans les éliminations sont des messages très importants pour le chat lui-même et pour ses congénères. Très jeune, le chat de compagnie apprend à éliminer dans un bac à litière, souvent dans un seul bac. Il apprend donc à regrouper ses déjections, ce qui constitue en quelque sorte une adaptation au milieu captif. Lorsqu’un chat multiplie les points d’élimination, c’est généralement un moyen de mieux disperser des messages chimiques dans son environnement. Pour un chat d’intérieur, éliminer en dehors de son bac peut être une façon de se rassurer, de s’apaiser, de gérer un milieu de vie qui n’est pas tout à fait en adéquation avec ses besoins spécifiques.
Cette notion est très régulièrement abordée par les consultants en comportement au cours de leurs interventions, afin de sensibiliser les propriétaires de chats aux besoins de leur animal.
Ainsi, au sein du réseau CATUS, nous préférons parler d’ELIMINATIONS HORS BAC, ou dans notre jargon de consultants, EHB 😉
Nous espérons sincèrement que – si vous ne l’étiez pas déjà – vous serez convaincus par ce raisonnement et que cette terminologie pourra se diffuser progressivement au sein des professionnels de l’animal. Car ce sera à notre sens une façon de contribuer à une meilleure image des chats – qui sont au cœur de nos préoccupations – et ainsi à leur bien-être.
Charlotte de Mouzon, Charlotte Escuriola, Brunilde Ract-Madoux et Annick Pezzulla, pour le collectif CATUS.
Des séances de conseil en comportement à distance : POUR ou CONTRE ?
Avec le confinement, nous sommes nombreux à devoir réorganiser nos activités et les temps sont durs pour certains micro-entrepreneurs. Les consultants en comportement du chat sont directement concernés puisque les interventions se font généralement au domicile des propriétaires de chats. En tant que médiateurs de la relation chat-humain, nous accompagnons les humains pour les sensibiliser à la compréhension de leur animal et à son mode de communication. Nous les aidons à résoudre les problèmes rencontrés avec leur chat pour une meilleure harmonie au sein de la famille.
👉 A l’occasion du premier colloque de CATUS, nous avons réalisé une enquête auprès de professionnels consultants en comportement du chat. Nous leur avons posé plusieurs questions concernant leurs pratiques de consultations. Pour cet article, nous nous intéressons plus précisément aux proportions des interventions réalisées à domicile et à distance, habituellement. Sur un échantillon de 27 réponses, voici les résultats obtenus :
– Intervention uniquement à domicile = 43% des répondants
– Intervention uniquement à distance = 4% des répondants
– Intervention à domicile et à distance = 53% des répondants
Parmi les consultants en comportement qui interviennent à la fois à domicile et à distance, la majorité d’entre eux (55%) réalisent moins de 10% de leurs entretiens à distance.
A l’inverse, pour une partie des consultants (20%), plus de 50% des séances sont réalisées à distance.
Ces résultats nous indiquent qu’habituellement, les interventions à domicile occupent une part plus importante que les interventions à distance pour les consultants en comportement du chat.
👉 La création de CATUS, nous a permis de mettre en place un réseau de consultants en comportement, francophones, référencés sur notre site web. Chaque adhérent est libre de pouvoir apparaître sur la carte du réseau. Les adhérents répondent aux exigences de notre association et partagent une éthique similaire à la nôtre. Nous avons donc une grande confiance en eux. Les objectifs du réseau sont de :
* Donner un accès facilité aux coordonnées de consultants en comportement du chat
* Permettre à chaque professionnel de rediriger un client vers un confrère/consœur lorsqu’il ne peut pas se déplacer
* Découvrir les autres professionnels de sa région, faire connaissance et s’entraider.
Nous attachons de l’importance au déplacement du consultant au domicile de son client. Cela l’aide à mieux cerner la problématique, à établir un contact privilégié avec la famille et à bien observer le chat. Sur place, le consultant peut percevoir les relations que l’animal entretient avec les différents protagonistes du foyer.
Néanmoins, si dans le contexte actuel, nous ne pouvons plus proposer de séances à domicile, nous nous devons d’aider les propriétaires de chats qui se retrouvent dans des situations délicates avec leur animal. D’ailleurs, certaines problématiques peuvent se déclarer en partie à cause du confinement. Cette promiscuité forcée peut être source de stress pour les humains, comme pour les chats…
👉 Attention ! Proposer une intervention à distance demande une certaine organisation en amont. Il est important de préparer un questionnaire le plus exhaustif possible. Demander des photos, vidéos et un plan du logement mentionnant les différentes ressources du chat, permet de comprendre l’agencement du foyer, ainsi que voir le chat en « pleine action ». Ensuite, l’idéal est de réaliser la séance en visioconférence pour voir les interlocuteurs. Cela permet de mieux personnaliser notre prise en charge.
Nombre de professionnels du chat ont commencé à réaliser des entretiens à distance. Cela se justifie dans certains cas (notamment pour des conseils préventifs) et pendant la période actuelle si délicate. Il est important de s’adapter et d’aider au maximum les propriétaires et leur chat. Nous suggérons de réaliser un suivi rigoureux après la séance réalisée à distance, ainsi que, dans la mesure du possible, de programmer un nouvel entretien au domicile de ces personnes, lorsque les conditions le permettront.
Pour certains conseils qui peuvent attendre, pour les situations particulièrement complexes ou qui durent depuis déjà longtemps, nous recommandons une prise de rendez-vous différée, impliquant le déplacement d’un consultant en comportement à domicile lorsque cela sera possible.
⚠ Pour tout changement brutal de comportement, n’oubliez pas que le premier interlocuteur des propriétaires de chats est le vétérinaire !
😺 Nous vous souhaitons du courage et nous espérons de tout cœur que tout va s’améliorer rapidement. 😽
Brunilde Ract-Madoux, Charlotte de Mouzon, Charlotte Escuriola, et Annick Pezzulla, pour le collectif CATUS.
Le confinement est-il l’occasion de “mieux” s’occuper de mon chat ?
En cette période si particulière, les humains vivant avec des animaux se rendent compte que l’équation familiale est modifiée. Parfois en bien, parfois en… moins bien. De plus en plus de propriétaires de chats contactent les consultants en comportement pour reporter une hausse de l’agressivité chez leur compagnon félin, une apparition de miaulements nocturnes, une augmentation des demandes d’attention (« Bonjour, je vous appelle car mon chat est devenu particulièrement COLLANT ! »)…
Mais alors, que faut-il faire ? Que faut-il conseiller ? Donner plus d’attention à son chat ? Répondre à ses demandes ? Les spécialistes qui nous lisent doivent bien se douter que la réponse est… non ! 😉
Alors oui, modulons un peu nos propos…
Certes, comme nous l’évoquions la semaine dernière dans notre article sur l’aménagement du milieu de vie de nos félins, le confinement peut amener les humains à prendre conscience de ce que vivent au quotidien les animaux captifs, et notamment les chats qui n’ont pas accès à l’extérieur. C’est donc l’occasion pour nous, consultants, de sensibiliser le plus grand nombre à l’enrichissement du milieu de vie des animaux domestiques. Cela peut aussi être l’occasion, pour les propriétaires de chats, de mettre en place des aménagements adaptés, de proposer des nouveautés à leurs chats, de prendre le temps (!) d’être attentifs aux préférences de leur animal, à ses signaux de communication, etc.
Mais ATTENTION ! Être trop présent dans la relation avec son animal, pourrait avoir deux conséquences négatives, que les humains n’anticipent pas toujours :
👉 Pour certains chats, ayant pour habitude de gérer seuls la plus grande partie de leurs journées, la présence permanente de la famille peut s’avérer… oppressante ! Surtout s’il y a des enfants, surtout si par manque d’occupation, les humains leur portent énormément d’attention, plus qu’à l’accoutumée.
👉 Pour d’autres chats, la présence continue de leur humain pourrait s’avérer… un bonheur ! mais à durée limitée. Et pour ces chats, le retour à la vie « normale » à la sortie du confinement, pourrait être difficile à vivre, plus qu’on ne le croit.
Quoi qu’il en soit, voici ce que nous préconisons 🤓 :
✅ Être plus attentif aux préférences de son chat : OUI, mais sans être en permanence derrière lui, à observer ses moindre faits et gestes.
✅ Mettre en place des aménagements : OUI, mais progressivement, pour ne pas trop perturber son chat dans ses habitudes. Idéalement, ces aménagements devraient permettre d’occuper votre chat même après la sortie du confinement.
⚠️ Répondre aux sollicitations du chat : avec MODÉRATION. Il faut absolument aménager des moments dans la journée où vous n’êtes PAS avec votre chat, afin de minimiser la perturbation, qu’elle soit dans un sens ou dans l’autre. Si vous avez l’occasion de fermer des portes quelques heures dans la journée, faites-le. Vous pouvez également aménager des temps pour « ignorer » votre chat et surtout, ne pas répondre à TOUTES ses sollicitations. En cas de miaulements intempestifs, nous savons à quel point cela peut être difficile… mais primordial !
👉 Dans tous les cas, il est important de rester le plus NATUREL possible, même si l’on peut concevoir que ce n’est pas forcément évident dans la période que nous vivons. Ainsi, tout en étant attentif aux besoins de votre chat, tentez de ne pas trop modifier les relations que vous entretenez avec lui et de conserver un maximum des routines habituelles (alimentation, jeux, câlins, etc.).
❗ A l’attention des particuliers ❗
N’oubliez pas, tout changement brutal de comportement peut être lié à un trouble physiologique. En cas de changement de comportement chez votre chat, le premier interlocuteur est votre vétérinaire. Une fois les causes physiologiques écartées, le consultant en comportement sera là pour vous accompagner dans les changements environnementaux ou relationnels à mettre en place. Pour trouver un consultant près de chez vous, il y a le réseau CATUS !
Bon courage à tous, plein de ronrons et de douces pensées félines 😽😽
Charlotte de Mouzon, Charlotte Escuriola, Annick Pezzulla et Brunilde Ract-Madoux, pour le collectif CATUS.