Décryptons ensemble les capacités sensorielles du chat à travers la description de ses 5 sens et commençons par une attitude qui peut faire rire en raison de la « grimace » effectuée par le chat. Il s’agit du flehmen, comportement effectué pour détecter des molécules chimiques.
😸 L’olfaction est un sens extrêmement développé chez le petit félin. En plus des narines et de la langue, il possède un organe voméronasal, aussi appelé « organe de Jacobson ». Son entrée se trouve dans le plafond de la cavité buccale. Le chat hume l’air ou s’approche tout près d’un congénère ou d’un objet pour le flairer puis garde un moment la tête immobile, la gueule entrouverte, les babines légèrement tirées en arrière… Cela lui confère un air fort « inspiré » dirons-nous !
Cet organe fascinant permet une analyse plus fine des molécules chimiques présentes dans l’environnement du chat, qui peut ainsi adapter son comportement en conséquence.
Le saviez-vous ? L’être humain possède cet organe de Jacobson mais il est aujourd’hui atrophié…
😺 Après le flehmen, parlons de la vision extraordinaire du chat.
Le petit félin possède un champ visuel particulièrement étendu. S’il se révèle plutôt bon côté relief, il distingue mal les couleurs – hormis le bleu et le jaune (vision dichromatique) – et les détails lui sont peu perceptibles. En bon prédateur, une chose en mouvement a peu de chance de lui échapper. En revanche une souris peut sauver sa peau en restant immobile ! Le nombre de bâtonnets que l’on trouve dans son œil est très élevé, ce qui lui confère une bonne vision à faible luminosité.
Cornée et cristallin permettent également au chat de recevoir une grande quantité de lumière. Sa pupille peut soit se dilater considérablement (mydriase) lorsque la lumière est faible, soit se rétracter très finement (myosis) lorsque la lumière est intense.Autre caractéristique venant renforcer la vision nocturne de notre petit félin, le tapetum lucidum. Cette couche de cellules réfléchissantes située au fond de la rétine permet d’augmenter, par réflexion, la quantité de lumière captée. Cela améliore la sensibilité de l’œil lorsque l’éclairage est faible. Les yeux de l’animal sont alors phosphorescents. Non non non, votre chat n’est pas possédé😉 Ainsi, le chat est nyctalope : cela signifie qu’il voit dans la nuit. Voit-il pour autant dans le noir complet ? Non. Une faible luminosité lui est au moins nécessaire. Dans l’obscurité, il s’aide également de ses vibrisses et de son odorat pour s’orienter.
Quelques chiffres intéressants :
– Son angle de vision binoculaire est d’environ 130° et sa vision totale varie entre 200° et 287° selon les auteurs. Celle de l’homme est de 180°.
-Le chat voit jusqu’à 7 fois mieux que l’homme.
🐈 Après la vision, parlons de l’ouïe du chat.
Les oreilles du chat sont des super « radars » ! Même lorsqu’il dort, celles-ci restent en alerte. Dès sa naissance, les pavillons auriculaires du petit félin ont des mouvements spontanés et s’orientent très vite vers différentes stimulations tactiles, visuelles et auditives. Mais il ne les maitrisera pleinement qu’à l’âge de 3 semaines. Ces deux pavillons ont la particularité de pouvoir bouger indépendamment l’un de l’autre. Chaque oreille possède 32 muscles et bouge à 180°. Le chat peut percevoir des basses et des hautes fréquences comme des ultrasons de l’ordre de 60 000 Hz. A titre de comparaison, l’oreille humaine perçoit les sons jusqu’à 20 000 Hz.
La communication acoustique joue un rôle essentiel et permet au chat d’être averti d’un danger éventuel, de trouver un(e) partenaire, de retrouver un chaton qui s’est écarté du nid, de s’orienter, de détecter une proie, etc. La nuit, ce sens est encore plus particulièrement sollicité.
N’oubliez pas de préserver les oreilles de votre chat, non seulement coté entretien (à voir avec votre vétérinaire) mais encore en faisant attention à certains bruits qui peuvent être considérés comme forts ou particulièrement inattendus pour lui et donc l’importuner (musique, cris, etc.).
😺 Ensuite parlons du goût du chat !
Ce sens est en action dès la naissance du chaton. Il évolue au cours de son développement : si l’alimentation de la maman exerce une forte influence sur lui, les expériences qu’il pourra effectuer par la suite joueront aussi grandement.
Le chat « goûte » en premier lieu par le nez. Une odeur peut en effet lui suffire à déclencher des réactions de rejet : si une première ingestion est qualifiée de « mauvaise » par le chat, celui-ci pourra refuser l’aliment en question par la suite. De même, la perte de l’odorat en cas de maladie (ex : coryza) va influencer la prise alimentaire. Le chat ne pouvant sentir sa nourriture va la rejeter. Ce qui n’aidera pas à améliorer son état général.
Si au niveau de sa bouche ce sens se concentre sur le bout de la langue (ce qui lui permet de tester sans avaler), qu’en est-il des quatre saveurs de base que nous connaissons ?
Le petit félin ne les perçoit pas toutes avec la même acuité. Si le chat est extrêmement sensible à l’amer (il peut ainsi éviter d’ingurgiter des substances toxiques en trop grande quantité), il se révèle peu sensible au sucré, voire pas du tout selon une étude récente. Et si l’acide est la saveur qu’il détecte le plus, sa capacité à quantifier le salé reste toujours complexe à expliquer à ce jour.
Comme vous l’aurez compris, les bourgeons gustatifs sont nettement moins développés chez le chat que chez l’humain, environ 473 contre 9000. Ainsi, les saveurs des aliments sont beaucoup moins prononcées pour lui que pour nous.
Si votre chat vous parait « difficile » à nourrir, tournez-vous vers votre vétérinaire qui vérifiera son état de santé, et qui pourra aussi vous conseiller pour l’alimentation.
🐾 Enfin, abordons le toucher avec les coussinets, la truffe, la peau et les poils.
Les coussinets, lisses et sensibles, vont permettre au chat de se renseigner sur la texture du sol, son humidité, sa température et de ressentir les vibrations émises, par exemple, par une proie en déplacement. Ils sont également pourvus de glandes qui lui permettent de réguler sa température corporelle et de déposer des productions olfactives.
La truffe peut être amenée à toucher des objets ou des individus pour en récupérer certaines informations.
La peau et les poils parsemant le corps du chat contiennent des récepteurs sensoriels sensibles, notamment au contact, à la pression et aux vibrations.
Les vibrisses, poils plus épais et très mobiles, que l’on retrouve sur la face et à l’arrière des pattes antérieures, vont donner au chat des informations sur son environnement au moindre déplacement d’air ou au moindre obstacle.
Reflets de l’état émotionnel du chat, les moustaches, situées de part et d’autre du museau, s’orientent vers l’avant pendant le jeu ou en cas de colère. Elles se replient vers l’arrière, voire se plaquent contre la face du chat, en cas de menace ou de danger.
Comme les poils, les vibrisses tombent et repoussent naturellement. Essentielles à l’équilibre du chat, il est nécessaire de respecter leur intégrité (ne pas les couper) sous peine d’avoir un chat confus ou maladroit le temps de la repousse.
=> Les capacités sensorielles du chat sont ainsi bien différentes des nôtres. Même si nous vivons dans le même monde, nous ne percevons pas notre environnement de la même façon. Connaître les capacités sensorielles du chat nous permet de mieux comprendre comment il évolue dans son environnement et de mieux comprendre ses réactions comportementales. 😊
Par Céline Huet-Amchin.
Relecture : Cécile Desmares, Charlotte de Mouzon, Annick Pezzulla et Brunilde Ract-Madoux pour le collectif CATUS.