Pourquoi nous n’utilisons plus le terme « malpropreté »

A l’occasion du premier colloque CATUS, nous avons eu la chance d’avoir des échanges intéressants, passionnants, enrichissants… 😉 Parmi ces discussions, nous avons abordé les termes utilisés pour évoquer les « déjections en dehors du bac à litière ». Nous avions réalisé une enquête en amont, afin d’avoir une meilleure vision des termes les plus utilisés aujourd’hui par les consultants en comportement du chat.

Termes faisant référence aux déjections en dehors des bacs à litière (n = 38)

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Cette problématique est l’une des plus rencontrées par les propriétaires de chats – et les termes pour la désigner sont variés : malpropretés, éliminations inappropriées, urines hors bacs…

Il était important pour nous d’aborder cette notion de terminologie, car nous pensons qu’elle peut influencer la vision que les humains ont de leurs chats. A notre sens, parler de « malpropreté » ou de comportement « inapproprié » peut induire, dans l’esprit humain, qu’il est sale, malsain, anormal… pour un chat d’uriner ou de déféquer en dehors de sa litière. Et pourtant, si les causes médicales sont écartées, multiplier les points d’éliminations n’a rien d’anormal pour le chat. Le marquage du milieu de vie est un comportement NATUREL chez les félins, c’est pour eux un moyen de communication. Les molécules chimiques présentes dans les éliminations sont des messages très importants pour le chat lui-même et pour ses congénères. Très jeune, le chat de compagnie apprend à éliminer dans un bac à litière, souvent dans un seul bac. Il apprend donc à regrouper ses déjections, ce qui constitue en quelque sorte une adaptation au milieu captif. Lorsqu’un chat multiplie les points d’élimination, c’est généralement un moyen de mieux disperser des messages chimiques dans son environnement. Pour un chat d’intérieur, éliminer en dehors de son bac peut être une façon de se rassurer, de s’apaiser, de gérer un milieu de vie qui n’est pas tout à fait en adéquation avec ses besoins spécifiques.

Cette notion est très régulièrement abordée par les consultants en comportement au cours de leurs interventions, afin de sensibiliser les propriétaires de chats aux besoins de leur animal.

Ainsi, au sein du réseau CATUS, nous préférons parler d’ELIMINATIONS HORS BAC, ou dans notre jargon de consultants, EHB 😉

Nous espérons sincèrement que – si vous ne l’étiez pas déjà – vous serez convaincus par ce raisonnement et que cette terminologie pourra se diffuser progressivement au sein des professionnels de l’animal. Car ce sera à notre sens une façon de contribuer à une meilleure image des chats – qui sont au cœur de nos préoccupations – et ainsi à leur bien-être.


Charlotte de Mouzon, Charlotte Escuriola, Brunilde Ract-Madoux et Annick Pezzulla, pour le collectif CATUS.

Le confinement est-il l’occasion de “mieux” s’occuper de mon chat ?

En cette période si particulière, les humains vivant avec des animaux se rendent compte que l’équation familiale est modifiée. Parfois en bien, parfois en… moins bien. De plus en plus de propriétaires de chats contactent les consultants en comportement pour reporter une hausse de l’agressivité chez leur compagnon félin, une apparition de miaulements nocturnes, une augmentation des demandes d’attention (« Bonjour, je vous appelle car mon chat est devenu particulièrement COLLANT ! »)…

Mais alors, que faut-il faire ? Que faut-il conseiller ? Donner plus d’attention à son chat ? Répondre à ses demandes ? Les spécialistes qui nous lisent doivent bien se douter que la réponse est… non ! 😉

Alors oui, modulons un peu nos propos…

Certes, comme nous l’évoquions la semaine dernière dans notre article sur l’aménagement du milieu de vie de nos félins, le confinement peut amener les humains à prendre conscience de ce que vivent au quotidien les animaux captifs, et notamment les chats qui n’ont pas accès à l’extérieur. C’est donc l’occasion pour nous, consultants, de sensibiliser le plus grand nombre à l’enrichissement du milieu de vie des animaux domestiques. Cela peut aussi être l’occasion, pour les propriétaires de chats, de mettre en place des aménagements adaptés, de proposer des nouveautés à leurs chats, de prendre le temps (!) d’être attentifs aux préférences de leur animal, à ses signaux de communication, etc.

Mais ATTENTION ! Être trop présent dans la relation avec son animal, pourrait avoir deux conséquences négatives, que les humains n’anticipent pas toujours :

👉 Pour certains chats, ayant pour habitude de gérer seuls la plus grande partie de leurs journées, la présence permanente de la famille peut s’avérer… oppressante ! Surtout s’il y a des enfants, surtout si par manque d’occupation, les humains leur portent énormément d’attention, plus qu’à l’accoutumée.

👉 Pour d’autres chats, la présence continue de leur humain pourrait s’avérer… un bonheur ! mais à durée limitée. Et pour ces chats, le retour à la vie « normale » à la sortie du confinement, pourrait être difficile à vivre, plus qu’on ne le croit.

Quoi qu’il en soit, voici ce que nous préconisons 🤓 :

✅ Être plus attentif aux préférences de son chat : OUI, mais sans être en permanence derrière lui, à observer ses moindre faits et gestes.

✅ Mettre en place des aménagements : OUI, mais progressivement, pour ne pas trop perturber son chat dans ses habitudes. Idéalement, ces aménagements devraient permettre d’occuper votre chat même après la sortie du confinement.

⚠️ Répondre aux sollicitations du chat : avec MODÉRATION. Il faut absolument aménager des moments dans la journée où vous n’êtes PAS avec votre chat, afin de minimiser la perturbation, qu’elle soit dans un sens ou dans l’autre. Si vous avez l’occasion de fermer des portes quelques heures dans la journée, faites-le. Vous pouvez également aménager des temps pour « ignorer » votre chat et surtout, ne pas répondre à TOUTES ses sollicitations. En cas de miaulements intempestifs, nous savons à quel point cela peut être difficile… mais primordial !

👉 Dans tous les cas, il est important de rester le plus NATUREL possible, même si l’on peut concevoir que ce n’est pas forcément évident dans la période que nous vivons. Ainsi, tout en étant attentif aux besoins de votre chat, tentez de ne pas trop modifier les relations que vous entretenez avec lui et de conserver un maximum des routines habituelles (alimentation, jeux, câlins, etc.).


❗ A l’attention des particuliers ❗

N’oubliez pas, tout changement brutal de comportement peut être lié à un trouble physiologique. En cas de changement de comportement chez votre chat, le premier interlocuteur est votre vétérinaire. Une fois les causes physiologiques écartées, le consultant en comportement sera là pour vous accompagner dans les changements environnementaux ou relationnels à mettre en place. Pour trouver un consultant près de chez vous, il y a le réseau CATUS !


Bon courage à tous, plein de ronrons et de douces pensées félines 😽😽


Charlotte de Mouzon, Charlotte Escuriola, Annick Pezzulla et Brunilde Ract-Madoux, pour le collectif CATUS.